Né en 1946
Vit et travaille à Paris et à Nîmes
Les œuvres de Jean-Pierre Formica ont d’abord été celles du passage. Peintre, il a cherché à travers le mouvement, le glissement, à nous faire éprouver la circulation de la peinture, en la toile et au-delà de la toile. Utilisant l’histoire de l’art pictural, son dessein s’est exercé dans le cadre d’une construction du tableau comme dans la volonté de l’excéder. Il initiait ainsi un espace où l’acte de peindre à la fois « creusait » la surface et l’image – défaisant, reprenant, métamorphosant les figures – et, à la fois, l’abandonnait pour d’autres à venir. Cet acte se situait entre elles, c’est-à-dire entre les tableaux, comme principe et poétique de création et de génération.
Il s’agissait de stations, de passages, en un mot, de mobilité possédant, quelles que soient les figures reconnaissables, une nature abstraite. La conception, l’idée de la peinture déclenchaient et formaient la peinture même. L’enjeu était une « précipitation » de l’idée en une organisation picturale la réalisant. L’espace ainsi créé présentait une dimension mentale fortement affirmée jetant le doute sur le peu de réalité de la matière.
Jean-Pierre Formica nous invite moins à spéculer sur la peinture ou la sculpture qu’à nous faire comprendre, dans un temps où l’on ne regarde plus, qu’il est important de retrouver par l’œuvre même la richesse du voir. Elle nous rappelle notre vraie nature en nous permettant de prendre, à nouveau, conscience de notre dimension incarnée au sein d’un monde qui ne cesse d’accroître ses limites.
Olivier Kaeppelin, « Un corps en face », in De Formes à Formes, catalogue de l’exposition, Espace Riquet, 2000
Regardez de loin un tableau de Jean-Pierre Formica. Il vous semble fait d’une accumulation de répétitions. Vous voyez de prime abord une surface cloisonnée et un motif inlassablement reproduit. Vous diriez un tapis ou un fragment de papier peint. Mais approchez-vous. Vous découvrez que chaque répétition introduit une variation car chaque élément est travaillé comme un petit tableau indépendant. L’écart transforme la monotonie en polyphonie et l’uniformité se réenchante.
Certes le motif insiste, il revient. Il sature tout l’espace… Mais voilà que celui-ci, loin d’en être étouffé s’en trouve paradoxalement allégé, comme aéré.
Le motif sert bien à organiser l’espace, mais comme cette organisation ne se fait pas autour d’un centre, l’impression reçue est celle de l’illimité. Toutes les parties de la toile ont une égale importance. Les tableaux de Jean-Pierre Formica ne connaissent pas de centre, pas plus d’ailleurs que de milieu, de commencement ou de fin. Ou plutôt le centre est partout et nulle part. et ce décentrement remet en cause l’arbitraire du cadrage traditionnel et la soumission de la peinture figurative à l’illusionnisme naturaliste.
Les motifs choisis par Jean-Pierre Formica sont des figures empruntées aux images que l’histoire de l’art ou les bandes dessinées ont déposées en nous. (…) Le propos de Jean-Pierre Formica est de nous parler de l’espace et de son ambiguïté. L’espace pour ce dernier est une étendue libre et ouverte, où les figures existent dans leur solitude, coupées les unes des autres par le vide qui les isole. Mais l’espace est aussi un continuum chromatique qui relient ces mêmes figures au lieu de les séparer, et qui crée entre elles des effets d’écho. C’est ce double mouvement de séparation et de rapprochement qui confère au tableau tout à la fois sa densité et sa cohésion.
Ce traitement si particulier de l’espace permet aux figures de réintégrer la surface de la toile tout en conservant l’impact qu’elles ont dans le champ visuel. La disparition du jeu des ombres et des effets de perspective accentue l’effet de planéité où s’affirme la liberté d’une peinture délivrée de la représentation.
Françoise Gaillard*, in Jean-Pierre Formica, catalogue de l’exposition, Hôtel de Région, Montpellier, Maison du Languedoc-Roussillon, Barcelone, 1997
*Françoise Gaillard est XXX à l’Université Paris 7
Expositions personnelles Individual exhibitions
2008 – Carré Sainte Anne – Montpellier
MMB Galerie – Avignon
2001 – Galerie Flak – Paris
2001 – Carré d’art – Nîmes
2000 – « De Formes à Formes » – Espace Riquet – Béziers
2000 – Galerie Mercure – Béziers
2000 – Galerie Yves Faurie – Sète
1999 – Galerie Mabel Semler – Paris
1999 – Galerie Yves Faurie – Sète
1998 – Musée d’art moderne et d’art contemporain/Mamac – Nice
1997 – Hôtel de Région – Montpellier ; Maison du Languedoc-Roussillon – Barcelone
1997 – Galerie Jean-Louis Danant – Paris
1996 – Institut Français de Tel-Aviv – Tel-Aviv
1996 – Galerie de l’Ecluse – Paris
1995 – Galerie Beau Lézard – Sète
1994 – Galerie Claudine Lustman – Paris
1994 – Musée de Toulon
1994 – Musée de Montbéliard
1991 – Galerie Adrien Thomas – Paris
1991 – Cloître des Capucins – Aigues-Mortes
Expositions collectives Collective exhibitions
2000 – « Habanos 2000 » – La Havane
1997 – Institut Français de Beyrouth – Beyrouth
1997 – Musée de l’Hôtel-Dieu – Mantes-la-Jolie
1997 – Musée des Ducs de Wurtingerg – Montbéliard
1996 – Institut Français de Tanger – Tanger
1996 – Institut Français de Rabat – Rabat
1995 – « Peintres de la Méditerranée » – Montpellier
1994 – « Déjeuner sur l’herbe » – Galerie Beau Lézard – Sète
1994 – « Tondo », Exposition itinérante, Centre d’art de l’Yonne – Auxerre
1993 – « Intérieur-Intérieur », Collections privées d’art contemporain en Midi-Pyrénées – Musée de Rodez
1993 – « Tondo », Exposition itinérante, Centre d’art de l’Yonne – Auxerre
1993 – Sankt Annen Museum – Lübeck (Allemagne)
1992 – « Tondo », Exposition itinérante, Centre d’art de l’Yonne – Auxerre
1991 – Galerie Adrien Thomas – Paris
Salons/Foires
1993 – FIAC – Galerie Claudine Lustman – Paris
1992 – FIAC – Galerie Adrien Thomas – Paris
1991 – FIAC – Galerie Adrien Thomas – Paris
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Thanks a lot for your consideration. It will be forwarded to Jean-Pierre Formica. Sincerely. MM Buhler